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RAPADIO
15/09/2006 04:22
Après trois ans de silence, Rapadio refait surface avec un nouvel album intitulé "Soldaaru Mbed" (les soldats de la rue). Cet album est sans nul doute la confirmation d'un talent indéniable, d'un concept clair basé sur un engagement inaltérable à défendre la cause des démunis, des victimes de l'oubli, de "ceux qui croupissent dans les bas fonds". S'il leur a fallu trois ans pour y arriver, c'est simplement que les membres du groupe avaient besoin de glaner des expériences individuelles çà et là, de mieux comprendre et maîtriser les règles du show-biz, mais le plus important était de réunir les conditions qui leur permettraient de mettre sur le marché un produit exempt de tout reproche.
S'ils semblent moins agressifs que dans leur premier album "Ku Weet Xam Sa Bopp", c'est simplement qu'ils ont atteint une maturité qui leur permet de dégainer ces vérités qui ont la saveur du piment en les trempant dans une eau bénite par une sagesse qui invite à la réflexion et non à une réaction fougueuse et inappropriée. Cela ne veut point dire qu'ils signent un armistice avec les vices et l'injustice qui gangrènent notre société, "tay la Walo gënë aay" (ils ne démordent point).
"Soldaaru Mbed" est un réquisitoire à la fois pertinente et puissante, qui passe en revue les drames familiaux, la musique sénégalaise ou encore l'histoire de l'humanité. Le titre "Beneen Millenium" (le nouveau millénaire) est un inventaire des calamités causées par l'homme depuis les civilisations qui se sont développées en Mésopotamie jusqu'à nos jours.
 Rien n'échappe à leur regard, ni les paradoxes qui naissent des avances technologiques ni les bêtises humaines tels les guerres, l'esclavage. Les grandes institutions internationales tout comme ces Etats donneurs de leçons ont leur part de claques. "Ces Etats qui financent les guerres dans le monde entier sont ceux-là mêmes qui demandent à l'ONU d'envoie des "Casques Bleus" martèle K.T. "Music bu amul tiono" est le titre qui va sans doute susciter plus de réactions. La musique mbalax y est présentée comme un exutoire pour des fanfarons à la recherche de prestige ou de richesse. Ils y déclarent n'avoir que faire de cette musique qui fait vibrer le corps sans rien apporter au cerveau. Les vérités qui rythment leur quotidien de jeunes désœuvrés, sont trop poignantes pour qu'ils se permettent d'inviter leurs homologues à rêver ou à s'adonner à des danses stériles, qui font plutôt l'apologie de la vulgarité, et de la perversion sexuelle.
Et comme pour tempérer leur ardeur, l'album est clôturé par un titre inspiré des textes coraniques, ce qui encore un fois dénote du degré de spiritualité impressionnant et inattendu qui est omniprésent dans le discours des rappeurs. Loin de tomber dans la vulgarité ou et lie insolence comme le pense certains, le Rapadio ne fait que jeter un regard objectif sur notre société, des mises au point sans complaisance sur les dérives et les non-dits. La vérité n'est plus orpheline dans ce pays, elle a trouvé un porte-parole, un soldat qui a fait le vœu de la défendre corps et âme. Ba fu mu yam neex (advienne que pourra).
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Commentaire de art (16/09/2006 15:11) :
jolie article man c trop interessant pour moi cette article
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